Glossaire

Anticiper

Anticiper, c'est faire par avance. Cela suppose une connaissance des événements à venir. La formation du joueur porte en grande partie sur la prise et le traitement des informations disponibles : informations sur le ballon, les adversaire, les partenaires. C'est cela qui lui permet de prévoir le déroulement, ou du moins de faire des hypothèses valides sans négliger les possibilités d'erreurs.

Ainsi la technique gestuelle inclut cette prise d'informations. Les postures préparatoires, l'organisation motrice, répondent à cette projection dans la tâche à venir. Ce que le spectateur non averti désigne souvent comme de "bons réflexes" n'est en fait que l'automatisation d'habiletés techniques intégrant une prise d'informations et de décision pertinentes et précoces. Elles peuvent être très performantes en rapidité et précision.

Les réflexes relèvent, eux, d'autres processus neuromoteurs. On les observe dans des réflexes de protection, quand un ballon va de manière inattendue vers un joueur. L'anticipation n'est pas un don, c'est une organisation. Cela s'apprend et se développe.

On peut distinguer un cas particulier : quand le temps disponible pour agir (le temps de trajectoire) est inférieur au temps utile (temps minimum nécessaire au cerveau, aux systèmes nerveux et moteur pour traiter l'information et produire une réponse adaptée). Situation, par exemple, d'un gardien de handball dans de nombreux cas, de la relance de premiers services ultra rapides en tennis, ou encore de la défense sur certains smash en volley-ball. Dans ce cas le joueur prend une information en amont de la frappe ou du tir (sur l'orientation du tireur, sur sa préparation, sur ses capacités et ses habitudes) et fait un pari sur la trajectoire en partant avant le ballon ou la balle. C'est un cas qui concerne très rarement les élèves que nous visons ici en volley-ball.

Automatisation

L'automatisation d'une habileté consiste à la faire passer d'une opération consciente, qui mobilise très largement les capacités de traitement de l'information, d'analyse et de contrôle du cerveau, à un "pilotage automatique" par des voies simplifiées de contrôle plus courtes et moins coûteuses. Toute personne qui conduit une voiture et se souvient de sa première leçon de conduite, se rend compte que la première demi-heure de conduite était infiniment plus fatigante et moins performante que des heures de conduite d'automobiliste expérimenté.

L'automatisation d'une habileté la rend plus précise, plus rapide, plus économique et permet de libérer l'attention pour s'informer sur le milieu. C'est essentiel en volley-ball.

Mais il faut qu'une habileté reste adaptable dans la variété des conditions où elle doit s'exercer. Sans cela c'est un stéréotype qui crée plus de problèmes qu'il n'en résout.

Appuis

On parle "d'appuis" pour le placement des pieds en volley-ball. Cela souligne que, d'un point de vue biomécanique, la production des forces exercées sur le ballon dans les frappes dépend de la position des pieds, de leur orientation, des possibilités qu'ouvrent ces appuis de produire et d'orienter des poussées et des impulsions.

La focalisation de l'attention des joueurs et des observateurs sur le contact avec le ballon amène une sous-estimation systématique de cet aspect pourtant fondamental des techniques. Quelle que soit l'action (service, réception, passe, contre), il faut faire l'effort de baisser le regard et d'observer la qualité des appuis.

Beach volley

Le beach volley, comme le jeu à six, est une forme de jeu admise aux jeux Olympiques. Il se joue à deux joueurs sur un terrain de sable un peu plus petit (8x8m au lieu de 9x9m). Le ballon est un peu moins rapide (0,2 bar de pression au lieu de 0,3 bar). Un match se joue en 2 sets gagnants de 21 points.

Cible

Nous utiliseront souvent le mot "cible" car il traduit pour les élèves la logique fondamentale du jeu, alors que le terme de "terrain" est porteur, dans les sports collectifs, d’un sens "espace de jeu et d’évolution".

Pour les élèves, il s'avère très efficace de présenter le terrain de volley-ball par analogie avec le but de handball généralement voisin, ou de football, sauf que... le but a été posé par terre ! C'est essentiel pour passer de "je vise le ballon" à "je vise le but adverse avec le ballon".

Ce passage dans les représentations de la cible ballon à la cible terrain est une étape fondamentale. Sans cela, les habiletés sont développées comme un mime qui ne répond pas aux contraintes réelles du jeu.

Compensation

La technique correspond à la combinaison optimale de principes et de paramètres d'efficacité. Il est naturel que les joueurs soient amenés assez souvent à compenser un paramètre déficitaire par un autre. C'est même le but recherché par l'adversaire de créer les conditions défavorables à l'intervention sur le ballon.

Par exemple, le retard dans le déplacement sur une attaque adverse met le joueur trop loin de la trajectoire et lui interdit d'utiliser la surface optimale des deux avant bras en manchette. Il utilisera alors une manchette à un bras, moins précise et moins sûre. Ou bien, une réception imprécise peut amener le passeur à exécuter une passe à une main. Ou encore, un smasheur qui se place trop sous le ballon essaie de frapper en déséquilibre arrière avec correction par le poignet.

Cependant, lors de l'apprentissage, des déficits systématiques (en particulier sur la prise d'information, la préparation, la mise en mouvement) amènent les élèves à s'adapter par l'élaboration exclusive d'habiletés de compensation. D'une certaine façon, ils s'enferment dans leur mode de fonctionnement initial. Pour reprendre les exemples, le joueur fera toujours des manchettes à un bras même quand il pourrait jouer en manchette à deux bras ou à deux mains. Au smash, il se placera sous le ballon pour retrouver ses repères et ses modes de compensation habituels.

C'est à l'enseignant ou à l'entraîneur de repérer les conduites de compensation et de créer des situations dans lesquelles, face à une variabilité des contraintes, le joueur installe une permanence des principes d'efficacité.

Espace de jeu

L'espace de jeu est tout d'abord défini par la cible, c'est-à-dire le terrain. Chez le débutant, ce n'est qu'un grand rectangle coupé au milieu par un filet, sans signification particulière. Au fil de l'apprentissage, la perception de l'espace de jeu se complexifie et prend du sens.

En défense, à partir de la position du ballon (dans les trois dimensions), on différencie les zones qui sont directement menacées, celles qui sont menacées dans un temps plus long ou celles que l'adversaire ne peut atteindre. On peut être amené à aller chercher des ballons de ses partenaires bien en dehors du seul terrain.

En attaque également, les joueurs circulent et prennent des repères en dehors du terrain, notamment pour l'élan du smash.

Enfin, si l'élément qui focalise l'attention du débutant dans l'espace de jeu est le filet, on s'attachera à rendre les joueurs plus indépendants de ce repère et capables de jouer à différentes distances de lui.

Espace de frappe

Nous désignons ainsi l'espace dans lequel le joueur peut efficacement intervenir sur la balle. Chez le débutant, c'est une zone restreinte proche de lui, en hauteur et devant lui, dans son champ visuel. Il agit avec un peu d'efficacité en face de ses épaules, à une hauteur qui va de ses bras tendus à sa poitrine.

Les repères temporels et spatiaux de la trajectoire, les techniques de déplacements et de frappe vont élargir progressivement cet espace de frappe vers l'avant, l'arrière, les côtés et le haut (avec des impulsions). Cette construction technique ne se limite pas à des gestes de frappe mais inclut l'appréciation rapide que le joueur acquiert des possibilités et des modes d'intervention sur le ballon. Cela lui permet de s'orienter et d'agir dans le bon rythme. L'espace de frappe est individuel. Il dépend de l'expérience et des ressources du joueur, aussi bien tactiques que techniques et physiques.

Filet

Le filet n’est qu’un accessoire dont on pourrait résumer la fonction dans le système en disant que : "le filet a pour rôle de rendre la défense possible". C’est pourquoi, dans l’apprentissage, le filet pourra être à l’occasion baissé ou remplacé par des dispositifs en fonction du niveau des joueurs sans que cela ne dénature radicalement les problèmes à la condition expresse qu’un dispositif en rapport avec le niveau d’habileté des joueurs rende la défense possible, c'est-à-dire donne du temps.

Postes

La notion de poste découle du règlement qui impose le placement des joueurs les uns par rapport aux autres au moment du service et une rotation dans le sens des aiguilles d'une montre à chaque récupération du service. Cela permet de repérer des positions et des zones, mais les placements en jeu sont beaucoup plus complexes que cela.

Voir la ressource sur
le schéma des postes

Situation de référence

La situation de match est la situation de référence. C'est dans cette situation que l'on repère les problèmes à résoudre et que l'on constate les progrès.

Elle s'organise dans des formes de pratique adaptées au cadre d'enseignement du point de vue de l'effectif des équipes, des terrains, du filet, du décompte des points, mais elle est stable dans sa forme. Au collège, on parvient assez vite à du jeu en 4 contre 4 sur un terrain de 9x9m. Ce sont les conditions de jeu que les élèves trouveront en association.

Technique

La technique peut être définie comme une habileté transmise.

Elle répond à la question : comment faire ?

Cela suppose qu'elle retient ce qu'il y a de plus universel dans la manière de faire de l'un ou de l'autre. Elle se caractérise par l'efficacité, la fiabilité et l'économie. On voit bien dans l'enseignement, à des niveaux et des âges très différents, que la transmission de ces façons de faire efficaces ne saurait se résumer à l'imitation des gestes réputés parfaits. C'est là une conception appauvrie et réductrice de la technique qui pèse sur l'enseignement du volley-ball.

Voir la ressource sur
la technique en volley-ball

Tactique

La notion de tactique implique l'idée de choix et de décision.

Elle répond à la question : quoi faire ?

La technique, comme modalité d'action, et la tactique, comme choix et décision, sont les deux versants indissociables de l'action. On ne saurait développer l'un sans l'autre.

La tactique peut-être très élémentaire chez le débutant : envoyer de l'autre côté du filet en espérant l'erreur de l'adversaire, par exemple. Elle n'en constitue pas moins un choix, un but que le joueur s'assigne. Quand cette solution ne suffit plus, il faut trouver autre chose et développer de nouvelles habiletés, acquérir de nouvelles techniques pour permettre de nouveaux choix. L'action s'enrichit et s'alimente sur les deux versants tactique et technique.

C'est pourquoi, l'acquisition d'une habileté technique ne peut pas être cohérente si le joueur ne sait pas clairement ce qu'il cherche à faire et pourquoi il cherche à le faire. En même temps, savoir ce que je cherche à réaliser en match, dans quel situation et pourquoi, donne du sens à l'apprentissage technique et crée une motivation.

La tradition quasi historique d'organiser l'enseignement par des exercices (ennuyeux, répétitifs, parfois formels), comme un mal nécessaire, suivis d'un match, comme récompense, fait parfois oublier que c'est dans la situation de jeu que l'on repère les problèmes, les attitudes, les habiletés efficientes ou non. C'est là que les situations d'apprentissage puisent leur utilité et leur sens. Cette circularité est un principe d'organisation de l'enseignement.

Voir l'organisation pédagogique.

Zone d'incertitude

On désigne ainsi les zones situées aux limites des zones d'intervention de chaque joueur dans la défense du terrain, que ce soit sur service ou attaque adverse. On pourrait aussi bien dire "zone d'indécision". En effet, le jeu repose sur la résolution de l'incertitude et la précocité de la réaction et de l'anticipation.

Il ne s'agit plus seulement de temps de réaction à une trajectoire mais de temps de réaction de choix. Viser entre deux joueurs crée une incertitude qui ne peut être résolue que par la décision et la communication précoce d'un des joueurs concernés. Dans une situation d'apprentissage, s'il y a une distribution de ballons, il est intéressant de viser régulièrement ces zones.

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