Erreur probable

A un niveau avancé, le volley-ball nécessite une organisation complexe qui permet le déroulement d'un scénario validé ou réorienté à chaque action sur le ballon en tenant compte de l'opposition adverse. Le déroulement du scénario est ponctué, séquencé par les frappes des adversaires ou des partenaires, qui valident ou invalident le déroulement souhaité de l'action.

Les scénarii connus de tous les joueurs et servis par les techniques appropriées permettent de gérer les contraintes de temps et de se projeter dans l'anticipation collective tout en créant une incertitude chez l'adversaire par la multiplicité des solutions possibles (attaques à plusieurs postes et dans plusieurs temps). Si "l'erreur" se produit en réception, au contre ou en défense, notamment, des scénarii de secours sont mis en route. Il se produit une cascade de décisions sur des modes d'organisation connus par les joueurs qui favorisent l'adaptation.

Le volley-ball repose sur ces deux piliers :

  • Le perfectionnement de scénarii tactiques et techniques optimaux à fort rendement.
  • La prise en compte de la possibilité de l'erreur et des dispositifs et solutions techniques et tactiques qui y répondent.

Paradoxalement, on voit plus de rigidité dans le scénario chez les débutants alors que chez eux, l'erreur n'est pas seulement possible mais probable :

  • Quand un joueur s'apprête à réceptionner le ballon, ses partenaires le regardent faire comme si la maîtrise de sa frappe était certaine.
  • Quand un joueur passe, les mêmes joueurs semblent croire que la trajectoire sera idéale, même quand les conditions de frappe sont difficiles.
  • Si la passe n'est pas idéale (ce qui est généralement le cas), l'attaquant s'en prend au passeur sans s'interroger sur son propre placement et son rythme d'action.
  • Quand un joueur attaque, chacun de ses partenaires se conduit comme si l'attaque devait être décisive.

Nous proposons de prendre, dès le début de la formation, le fait établi de l'erreur probable comme un point d'appui et un axe de travail essentiel. En réception, au smash, cela sécurise le joueur dans sa prise de risque.

Chaque joueur dans le jeu collectif doit s'organiser :

  • En sachant ce qu'il est souhaitable de faire (le choix tactique le meilleur qui oriente l'activité de tous les joueurs dans l'action en cours).
  • En tenant compte du fait que la frappe comportera probablement une marge d'erreur par rapport à ce qui est souhaité.

Par conséquent, les attitudes, les placements et les déplacements s'organisent :

  • Si le scénario est celui souhaité sur une marge d'imprécision dans les frappes.
  • Si cette imprécision ne permet pas de poursuivre le scénario souhaitable pour créer un scénario de rechange.

Apprendre à jouer au volley-ball, ce n'est pas tenter de réaliser un scénario rigide qui échoue dans 95% des cas et donne le spectacle d'un jeu statique et discontinu. C'est s'organiser, s'adapter au déroulement réel et aux capacités physiques et techniques des partenaires et des adversaires pour réaliser la meilleure action possible dans les conditions du moment.

S'organiser seulement sur la réussite, c'est aller vers l'échec.

S'organiser sur l'erreur probable, c'est aller vers la réussite.

Cela suppose d'assimiler :

  • des attitudes préparatoires ;
  • des placements et des déplacements ;
  • des actions et des communications.

Gérer la dimension d'erreur probable pose des problèmes de gestion du temps (voir continuité / rupture), mais aussi de gestion des espaces et des marges d'erreur.

Ultérieurement, à un niveau de pratique élevé, la logique restera la même mais il sera indispensable de prendre plus de risques en vitesse et précision de jeu (trajectoires plus tendues et espaces plus étroits), tout en restant disponible pour les inévitables ratés et / ou surprises venant de l'adversaire.

Les situations d'apprentissage :

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