Le jeu à 2 contre 2 : rôles et polyvalence

La défense du terrain à deux introduit une prise de décision qui repose sur :

• la lecture de la trajectoire ;
• la répartition des cibles à défendre.

C'est un seuil qualitatif majeur dans l'apprentissage du volley-ball. Il va révéler l'assimilation des étapes précédentes (temps de trajectoire et jeu 1C1) et exiger de nouveaux apprentissages.

La réponse précoce à la question "je joue le ballon ou je ne le joue pas" est absolument décisive dans la gestion des contraintes de temps.

A tel point que viser dans les zones d'incertitude reste jusqu'au plus haut niveau un principe tactique efficace. Cela constitue la première forme de répartition des rôles et la première forme prise par les temps d'engagement qui déterminent l'efficacité.

Nous avons vu (1C1) que les élèves peuvent parcourir des distances importantes pendant les temps de trajectoire, en particulier au service quand le ballon doit traverser tout le camp adverse avant de rentrer dans le camp défendu (voir les temps de trajectoire).

Il faut donc continuer à centrer le diagnostic et le travail des élèves sur les repères de temps, de décision, et maintenant de communication à travers les questions :

• qu'est-ce que je faisais juste avant et au moment de la frappe adverse ? (posture et vigilance)
• à quel moment je me suis déplacé pour jouer le ballon ?
• ai-je annoncé à mon partenaire "j'ai" ou "moi" ?

On montre que quand on va à deux sur le ballon, ou bien quand personne n'y va, le résultat est le même et la cause est la même en général. Le cycle d'activité du joueur intègre le choix et la réorientation de l'activité d'un rôle à l'autre.

Les situations d'apprentissage

On peut envisager un travail avec ou sans filet. Le filet est un dispositif qui doit donner du temps pour rendre la défense possible. On pourra, selon les installations et le niveau, le remplacer par une zone neutre.

• Empêcher le ballon de tomber dans son camp à 2.
• Attaquer / défendre le terrain à 2.
• Match 2 contre 2.

Le jeu à 3 contre 3 : rôles, polyvalence et spécialisation

Dans le jeu à 3 contre 3, tous les joueurs ne sont pas directement impliqués dans la relation immédiate de passe. Dès la réception de service, il y a une différenciation entre les rôles :

• le réceptionneur qui se signale très tôt par "j'ai !" ;
• le passeur (généralement pré-désigné) qui se signale par son déplacement, une cible visuelle (la main levée) et un signal sonore "ici !" ;
• le soutien qui se porte en couverture sur l'erreur probable de réception puis, en cas de réception réussie, anticipe en proposant une solution d'attaque.

C'est cette possibilité de se projeter dans une action future (l'attaque) sans s'impliquer dans l'action en cours (la passe) qui constitue la rupture qualitative avec le 2 contre 2. En même temps, elle permet une solution de plus en attaque et crée une incertitude supplémentaire pour l'adversaire.

En 2C2 on peut choisir :

• Contre-attaque directe (du réceptionneur).
• Contre-attaque indirecte à la deuxième touche de balle.
• Contre-attaque indirecte à la troisième touche par le joueur disponible.

En 3C3 on ajoute :

• Contre-attaque indirecte par un des joueurs disponibles. Ces joueurs peuvent créer une grande incertitude en se décalant dans le temps (proposition en temps court ou long) et l'espace (près du passeur / loin du passeur).

Cet effectif est une bonne solution par sa richesse tactique qui permet d'aborder la différenciation des rôles puis la spécialisation dans une situation relativement simple. Cela lui vaut un succès confirmé dans les tournois de loisir.

Les situations d'apprentissage

• La réception de service avec passeur spécialisé
• Le placement défensif en jeu

Le jeu à 4 et plus : spécialisation et construction tactique

Le jeu à 4C4 apporte une complexité plus grande et des possibilités d'organisation plus complètes :

• Possibilité de spécialiser le passeur et de le décharger de la réception de service.
• Possibilité de combiner plusieurs solutions d'attaque et une couverture de terrain sur les contre-attaques directes de l'adversaire.
• Possibilité de combiner le jeu des arrières et celui des avants.

Cette organisation favorise la continuité du jeu et contient en germe l'essentiel du développement technique et tactique réalisable en 6 contre 6. Sa maîtrise est une ambition largement suffisante au niveau scolaire.

Les situations d'apprentissage

• Jeu à 4 contre 4

Les tests en effectif seul contre tous

Des tests peuvent être faits sous forme de match 1 contre 3 ou 4. Ainsi la question est clairement posée : l'équipe utilise-t-elle les ressources du collectif ? Les bases du rapport de force sont dissymétriques et cela permet de pointer la résolution des problèmes par le collectif.

Les situations d'apprentissage

• Seul contre tous